Dans l’entrepreneuriat surtout dans notre contexte, l’audit interne est encore très peu usitée. Pourtant, il est un outil important pour assurer une performance satisfaisante pour tout type d’organisation. Il n’est pas rare qu’un manque de remise en question conduise à des inefficacités et inefficiences. Une remise en question ne peut se faire sans une évaluation qui vise à répondre à un certain nombre des questions :
- Existent-ils des meilleures alternatives de gouvernance ?
- La gouvernance de l’organisation, est-elle en accord avec ses objectifs et sa
vision ?
- Le reporting fait par les responsables, qu’ils s’agissent du reporting financier,
opérationnel ou commercial : est-il correct ? est-il pertinent ? est-il adapté ?...
- Existe-il un système d’évaluation de risques et un contrôle capable de mitiger les
risques liés au contexte de l’organisation ?
- Les données de l’organisation sont-elles sécurisées ? Etc.
A défaut de revêtir un caractère dangereux, un management sans remise en question ne garantit pas l’optimisation, source d’enrichissement de toute organisation et par ce biais ses actionnaires.
Parmi les réponses aux dysfonctionnements susmentionnés se place en bonne position l’audit interne.
C’est quoi donc l’audit interne ?
Quelle est sa fonction au sein d’une organisation ?
Quelles sont les contraintes à la mise en place d’une fonction d’audit interne ?
Comment les contraintes de sa mise en place peuvent être mitigées par une externalisation de la fonction d’audit interne ?
En quoi une externalisation adéquate de cette fonction la rend plus effective et augmente sa qualité et son rendement ?
L’audit interne
L’audit interne est une activité indépendante et objective qui donne une opinion d’assurance sur le degré de maîtrise des opérations, formule des recommandations envue de son amélioration et aide à la création de la valeur.
A quoi sert donc la fonction d’audit interne ?
La fonction d’audit interne aide une organisation à atteindre ses objectifs en évaluant son système d’évaluation de risques, de contrôle et de gouvernance pour ensuite formuler des recommandations.
Quelles sont les contraintes à la mise en place d’une fonction d’audit interne ?
En effet, la mise en place d’une fonction d’audit interne peut se révéler difficile, spécialement pour les petites et moyennes entreprises :
L’objectivité
Lorsque la fonction d’audit interne perd son indépendance, elle ne sera plus objective et donc ne sera plus en mesure d’évaluer objectivement et ne formulera plus les recommandations sans biais.
L’audit c’est d’abord l’impartialité dans l’exercice et le résultat. Cependant et spécialement dans les PME, le système de gouvernance existant ne garantit pas l’indépendance des auditeurs internes qui se trouvent subordonnés au management sans l’existence d’un comité d’audit.
Pour les petites organisations, le besoin d’efficience expose la fonction d’audit au risque de prestation sur des aspects de gouvernance en conflit avec l’exercice de la fonction de l’audit interne.
L’expertise requise
Dépendant du type d’audit, de la grandeur de l’organisation et de la complexité de son activité, une organisation peut exprimer un besoin en termes de compétence et d’expérience non présente sur le marché local du travail.
En sus, certains aspects de l’audit interne demandent une expertise pointue dans le domaine que l’entreprise ou l’organisation peut se trouver manquer en son sein.
Les ressources
En dehors de l’expertise et de la compétence, l’organisation peut estimer moins économique à avoir une fonction interne d’audit qui peut généralement être liée à la grandeur de l’organisation et à sa complexité.
En effet, une petite organisation peut être inefficiente en mettant en place une fonction d’audit interne car les coûts de son entretien et des rémunérations seront supérieurs aux avantages qu’ils procurent à l’entreprise.
Dans des situations de complexité et d’instabilité, la fonction d’audit interne peut avoir très souvent recours à des experts pour l’évaluation des aspects pointus et changeant de l’organisation, rendant la fonction d’audit interne très couteuse.
L’externalisation de la fonction d’audit interne
Afin de surmonter les contraintes que nous avons évoquées, l’externalisation peut se révéler être la solution à plus d’un égard :
- L’externalisation de la fonction d’audit interne peut accroitre l’indépendance et donc l’objectivité de celle-ci, le prestataire n’ayant aucun lien hiérarchique au sein de l’organisation et aucune familiarité avec le personnel de l’organisation.
- L’externalisation de la fonction d’audit interne aura raisonnablement plus de probabilité de couvrir les expertises requises par la société du fait de la variété d’expérience de ses membres et des missions de son portefeuille.
- Une fonction d’audit interne externalisée porte en elle des économies d’échelle. Cependant, il est important que le prestataire externe mette en place tous les contrôles afin de mitiger les risques liés au conflit d’intérêt.
En plus d’être une réponse aux contraintes de la mise en place d’une fonction d’audit interne, l’externalisation de la fonction d’audit interne du fait de son caractère contractuel porte des exigences professionnelles liées aux résultats plus élevées qu’une fonction interne.
L’externalisation de la fonction d’audit interne peut aussi prendre une forme ponctuelle, de co-traitance ou de sous-traitance.
Elle peut prendre la forme ponctuelle lorsqu’il existe une fonction interne mais que l’entreprise estime ne pas avoir assez de ressource à la réalisation de son plan d’audit, auquel cas, elle peut faire appel à un prestataire externe.
La co-traitance existe lorsque sans lien de subordination, le prestataire externe vient en appui de l’équipe d’audit interne soit sur un aspect particulier d’une mission, soit pour évaluer son travail dans le cadre de son système de qualité par rapport à son degré de conformité.
Dans le cas de la sous-traitance, il existe au sein de l’organisation un responsable d’audit interne qui établit un plan d’audit annuel, planifie les missions d’audit interne et assigne des travaux à un prestataire externe qui lui fait rapport directement.
Comme c’est le cas pour le choix de tout prestataire externe, l’organisation doit évaluer tout de même les points suivants avant d’externaliser sa fonction d’audit interne auprès d’un prestataire :
- Établir les termes de références
- Évaluer la compétence du prestataire et de ses membres
- Évaluer l’indépendance du prestataire et de ses membres
- Mettre en place un système d’évaluation du prestataire externe.
Conclusion
Une externalisation de la fonction d’audit interne est la solution la plus adéquate dans le cas d’une petite et moyenne entreprise à ce qu’elle lui offre de levier d’optimisation de coût, lui apporte une expertise qu’elle ne peut probablement pas trouvée en interne et lui garantit une indépendance qu’un système de gouvernance embryonnaire ne peut procurer.
Dans une situation de forte instabilité et de grande complexité, elle peut s’avérer être la meilleure alternative par la diversité des expertises au sein de ces équipes.
En revanche, il est important qu’en amont l’organisation ait établit les termes de références, évaluer les compétences et l’indépendance du prestataire et mettre en place un système d’évaluation de ses prestations.
Il existe d’autres formes d’externalisation en dehors de l’externalisation totale : la co-traitance, ponctuelle et la sous-traitance.
